samedi 2 janvier 2010

PAINKILLER - Execution ground

Suite de la rétro Painkiller. Comme je suis une feignasse, j'ai repiqué une kronik sur un webzine, de toute manière, la plupart d'entre vous connaissent et aiment l'un des trio les plus destructeurs que l'histoire de la musique ait connue...


Juin 1994, le trio retourne en studio pour enregistrer un nouvel opus nommé Execution Ground qui voit les morceaux se rallonger sensiblement, et la musique prendre encore une direction nouvelle, sous l'influence de Laswell comme précédemment, mais également ambient de Harris car celui-ci a déjà sorti les premiers albums de Scorn. Pourtant les 5'30'' d'ouverture de la première plage "Parish Of Tama (Ossuary Dub)" commencent furieux, comme sur les galettes précédentes, mais ça se calme très vite et du bruit comme un vent vicié se met à traîner dans les tympans, charriant des voix mortuaires, âmes damnées portées par cette force de la nature qui vont bientôt se mettre à danser sur un dub profond, progressivement mis en place par le couple basse-batterie, et sur lequel le saxophone n'aura plus qu'à se poser et subir un déluge d'effets. Deuxième titre, "Morning Of Balachaturdasi" débute par un rythme inhabituel, sur lequel viennent porter quelques coups de basse disto, avant qu'elles ne repartent vite en chambre d'échos, que la batterie se fasse lourde mais aérée, permettant à Zorn de tenter quelques bizarreries de son crû, ensuite la rythmique s'arrête, reprend, s'arrête, etc... et on part sur du free-jazz coloré et bruitiste, curieusement moins agressif malgré son aspect déstructuré, où le talent de producteur de Oz Fritz (qui bossa avec Brian Eno, Primus, Tom Waits) fait merveille car réussissant à garder une clarté à chaque son. Enfin arrive "Pashupatinath" où le saxophone devient presque sage, c'est cette fois-ci la batterie qui passe à la reverb, la basse en soutien, où des samples vont venir petit à petit manger l'espace sonore, avant qu'on ne reparte en instants très rapides, avec vocaux agressifs qui reviennent en toute fin sans pour autant tomber dans l'explosion facile... And now, Disc Two : en fait le remix ambient des premier et troisième morceaux de cet Execution Ground, assuré par Robert Musso, autre habitué des collaborations hautes en couleur, qui va gommer les sons trop percussifs et rallonger les plages, laissant aux sons réutilisés le temps de se développer dans l'espace, sans compter l'ajout de quelques samples par Harris, créant ainsi une atmosphère déprimante, sans possibilité pour l'esprit de trop se raccrocher à une rythmique sur la durée, obligé qu'il est de subir de sombres ambiances qu'éclairent parfois l'alto fou...

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